En ces temps où des vents peu cléments soufflent sur la planète, vous avez écrit des textes émouvants, violents parfois désespérés , d’autres emplis d’espoir, d’engagement, de volonté d’imaginer une planète à l’air plus pur…
1164 participations de 105 pays ! Le thème vous a fait vous envoler !
« Besoin d’air » c’était le thème d’écriture en lien avec Dis-moi dix mots qui (ne) manquent pas d’air !
Envie de changer d’air, de sentir l’air du temps, de respirer un nouvel air, d’arrêter de vivre en apnée. Désir, soif d’air, besoin de retrouver sa respiration, son rythme.« Besoin d’air » c’est peut-être aussi la sensation d’étouffer, l’urgence de reprendre son souffle ou bien l’envie de nature, de sentir l’air pur, le vent qui souffle au dehors…
Le 17 juin au théâtre de la Renaissance à Mondeville-Caen Agglo
La musique de Couleur Terre ouvrira la soirée. Un concert joyeux, dansant, aux textes ciselés.
Le concert de remise de prix, séquence émotion avec Ben Herbert Larue en présence des lauréats.
Pour clôturer en beauté, nous serons tous Sages comme des Sauvages !
GRAND JURY
1er Prix Région Normandie 2ème Prix Prix Dis-moi 10 mots Prix Français Langue Maternelle |
JURY JEUNE PUBLIC
Prix Jeune Public
Prix Jeune Public Français Langue Maternelle
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Mention poésie du Grand Jury Mention Spéciale du Grand Jury |
Mention spéciale Dis-moi10 Mots du Grand Jury Mickaël Andraud, 30 ans, Finlande-France Texte : L’âme en baladeMention spéciale du Jury Jeune Public Grady Mugisho, 19 ans, Congo Texte : Franchir |
Sélection 1er Prix Région Normandie et 2ème Prix : ICI Sélection Prix Dis-moi Dix mots : ICI Sélection Prix Français Langue Maternelle : ICI |
Sélection Prix Jeune Public : ICI
Sélection Prix Jeune Public Français Langue Maternelle : ICI |
Je m’appelle KAMBALE MAHAMBA JOËL dit DJOMAN. J’ai vu le jour à l’est de la République Démocratique du Congo en ville de Butembo le 9 octobre 1998. L’écriture est devenue mon occupation principale depuis que je l’ai rencontrée. Je fais partie de la Plume d’Or, un cénacle de poètes qui a pour ligne éditoriale la poésie, l’écriture du vers réguliers, le spectacle. Poète et slameur, je participe dès que possible à des évènements qui mettent la langue à l’honneur. J’ai ainsi récolté quelques récompenses qui m’encouragent à continuer d’écrire. (2ème prix du concours de slam du club RFI Butembo-Goma ; Europoésie Unicef, encouragements). Je souhaite aussi développer une carrière solo slam et j’ai déjà quelques titres créés : Aigreur du Kivu en collaboration avec le musicien Nzanzu Vake, Garde tes forces avec la participation de Fikamsa, Ma légende en collaboration Sixte Daniel.
J’ai participé à Grand-Nord Malade, le 1er Album Slam du C.S (Congrès des Slameurs de La Plume d’Or ) de Butembo-RDC. Cette œuvre poético-musicale brise le silence sur les exactions inhumaines que traverse le territoire Beni depuis 2014. (à l’Est du pays, à 54 kilomètres de ma ville, Butembo).
En découvrant le thème Besoin d’air, j’ai résolu d’orienter le sens de ma chanson vers la situation de mon pays, la République Démocratique du Congo, et plus précisément le territoire de Beni. Emah est le titre de mon texte. Il parle, au travers de la voix d’une jeune fille, presqu’une enfant qui a perdu les siens dans les orages des tueries, de la situation infernale que traverse la province du Nord-Kivu en particulier et d’autres endroits du monde qui subissent les atrocités
Ma participation dans ce concours n’est rien d’autre que faire entendre la voix des victimes des injustices inhumaines de la vie. J’écris non pour me faire plaisir ni pour me faire connaitre mais pour dessiner l’étoile de l’espoir dans le ciel des personnes qui marchent aigries dans la nuit du désespoir, pour chercher l’antre où s’est déjà confiné le soleil de la paix pour certains peuples du monde.
Découvrez le blog d’écriture de Joël Mahamba Djoman
Le slam, la poésie à Butembo avec La Plume d’or
Emah
Dans le désespoir, je vis seule,
L’hiver des maux glace mon cœur.
L’épée mortelle est sur la meule
Pour moi. Elle me veut. J’ai peur !
Ma respiration s’entrecoupe,
J’ai besoin d’air ! J’ai besoin d’air !
Pourquoi la vie me tend la coupe
Du chagrin ? Le malheur me sert !
Refrain
Je m’appelle Emah, je divague
Sous un vent aigre en étouffant,
Ma joie est floue, ma joie est vague,
Je souffre, je suis pauvre enfant.
Je m’appelle Emah, je divague
Sous un vent aigre en étouffant !
Quand je pleure, au lieu des larmes
C’est le sang qui sort de mes yeux,
Nul ne répond à mes alarmes,
Hélas ! Très sombres sont mes cieux.
Je vis l’aigreur, je vis la peine,
Je n’ai plus de toit, ni de lit.
Puisque ma vie n’est plus sereine
Une ire croit dans mon esprit.
La guerre m’a tout dérobée.
Mes frères, mes sœurs, mes parents
Sont morts. Mon âme est enrobée
Par un voile noir des tourments.
Ma campagne est incendiée,
Les machettes et les couteaux
M’ont tout ravi, m’ont tout volé.
Le sang rougit les ruisseaux !
Oh ! Je suis seule et étouffée,
J’ai besoin d’air ! J’ai besoin d’air !
L’amertume m’a assommée,
Je vis dans un triste désert !
Mon nom est Arguens (dit Ar Guens) Jean Mary, né à Port-au-Prince, dans l’Ouest d’Haïti. Passionné par la poésie comme musique de l’âme et du monde, enseignant de français, je suis écrivain-slameur, conteur, poète et auteur de A la poésie blessée par balles publié aux Editions du Pont de L’Europe (France, 2019), et Le Nil noir de la vallée blanche chez les Editions A TOI (Haïti, 2017).
Je suis également contributeur de plusieurs revues et magazines littéraires tels que DO-KRE-I-ES (Haïti), Coquelicot (revue franco-américaine), Revue Lichen et Pro/prose Magazine (France).
J’ai participé récemment à un Workshop intitulé Parole & Musique : composer pour la scène avec Ted Huffman et Silvan Eldar de l’Opéra Orchestre National Montpellier Occitanie et je pense que cela a beaucoup joué sur ma manière d’écrire cette chanson.
En somme, j’aime beaucoup cette pensée de Senghor qui dit « le poème n’est accompli que s’il se fait chant, parole et musique en même temps’’ car tout mon rapport avec l’écriture découle de cette voix/voie-là qui joint ma symphonie solaire dans un vaste chant humain.
Pour changer d’air
Il fallait que ce jour vienne
Car aucun soleil n’appartient plus à nos yeux
Tant de ville ont habité mon corps
Au bar d’en face, mon pays n’est jamais heureux
Je laisse une lettre dans nos tiroirs
La lune l’ouvrira avant ce soir
Moi je pars au loin au large
Refrain
Respirer les épices du sourire
Avaler la peur d’un soupir
Me baigner dans le fleuve bleu du ciel
Pour changer d’air (x2)
Décoller des soleils pour la nuit
Vivre même au cœur de la pluie
Ma feuille de route danse ce goût pour le vert
Pour changer d’air ! (x2)
C’est ici que tout ruisselle
Une rivière pose sa main sur mes ailes
La chute écoute quelques branches
Que je casse avant de m’envoler
Mais je laisse une lettre dans nos tiroirs
La lune l’ouvrira avant ce soir
Moi je pars au loin au large
Refrain
Pont
Je transpire l’urgence du voyage
Respire une aube en halo qui nage
En moi et plus jamais la foudre
du cœur ne tombera plus à l’eau
Refrain
Pour me présenter, je suis française, j’ai grandi dans la belle région du Comminges, au pied des Pyrénées. Je suis ingénieur agronome de formation, et depuis près de 30 ans je suis (verbe suivre) mon mari aux 4 coins du monde, m’occupant de la famille et m’impliquant dans diverses associations. Nous sommes en ce moment en Tunisie.
Je crois que c’est grâce à un combinaison de Facebook et des « printemps des poètes » que j’ai commencé à écrire. Facebook m’a offert un premier espace d’expression. Quant aux petites réunions de poésie auxquelles j’ai assisté, elles ont montré que des gens étaient émus par mes textes. Ça m’a encouragé. J’écris pour partager idées et émotions, et il me semble que pour être lu, il vaut mieux que le texte lui-même soit agréable à lire.
Je n’écoute pas beaucoup de musique, et je ne suis pas très à la page. Sans surprise j’aime les chansons à texte, et mes dernières émotions viennent de Grand Corps Malade, Soprano,… L’an dernier j’ai passé en boucle pendant des mois un vieux CD de Sexion d’Assaut.
Une petite chaine Facebook est en train de préparer des vidéos avec quelques autres de mes textes. Je les mettrai sur ma page quand elles seront prêtes.
Les Textes de Marie-Anne sur sa page FB
Ma terre, ma bulle
Elle ne manquait pas d’allure, ma bulle.
Elle ne manquait pas d’air, ma terre.
Baignée de soleil,
semée de poudreuse,
brillante de lumière.
Insufflée de vent d’ouest,
asséchée sous son foehn.
J’y ai grandi heureuse,
j’y ai poussé au grand air
j’y ai dansé le nez au vent,
j’y ai pédalé en rêvant.
Elle ne manquait pas d’allure, ma bulle.
Elle ne manquait pas d’air, ma terre.
Que suis-je allée chercher là-bas,
dans ces pays aux fragrances de miel ?
Pourquoi avoir décollé si souvent,
pourquoi avoir battu des ailes
vers les pays de déserts,
vers les pays de lions ?
Pays arides et éoliens,
pays de mistral ou de sirocco,
pays caméléons.
Elle ne manquait pourtant pas d’allure, ma bulle.
Elle ne manquait pourtant pas d’air, ma terre.
Mais fini de rêver, fini de buller,
la vie a compris, et elle me reconduit
dans ce pays de plaines, de monts,
de plages, d’étoiles et de lumière.
Voguant, volant, usant autos et vélos,
crevant semelles et chambres à air,
mon coeur vaporeux,
mon corps tout heureux,
revient dans ce pays ruisselant de neige,
sur cette terre de brume et de soleil
Elle ne manquera pas d’allure, ma bulle,
Elle ne manquera pas d’air, ma terre,
Quand sous elle bientôt je vais m’allonger,
Quand avec elle un jour je vais me mélanger.
Alors ce sera la plénitude,
et ce sera pour l’éternité
Je m’appelle Ana Claudia Gonçalves Bastos ( un nom d’un longueur typiquement portugaise ), je suis une jeune étudiante de 15 ans et je vis en Suisse, dans le canton du Valais.
J’ai participé à ce concours complètement par hasard. Je suis tombée dessus l’année passée et l’idée m’avait directement plu. Je suis tellement heureuse de savoir que mon texte a été choisi, cette année ! Je ne m’y attendais vraiment pas.
J’aime écrire, mais j’aime encore plus lire. Je dévore littéralement les livres ( la catégorie jeunesse de la bibliothèque n’a bientôt plus de secrets pour moi ).
Les mots sont une retranscription des pensées, et les lire nous permet de voyager dans l’imagination ( souvent fertile à s’y perdre ! ) de l’auteur et de rendre immortelle l’histoire qu’il décide de nous raconter. Qu’elle soit sous forme de livre, de roman ou encore de paroles.
J’écoute beaucoup de musique. Elle est, selon moi, un moyen d’exprimer ses émotions, comme si elle les rendait plus vives.
J’espère avoir réussi à faire de même dans ce texte que j’ai écrit et qui a été choisi ( je n’y crois toujours pas ) par Chansons Sans Frontières.
Balançoire
Balance-toi,
Balance-toi,
Au rythme de ta balançoire.
Celle de ton jardin,
Celle qui a rouillé avec toi,
Celle qui a joué avec toi.
Et empoigne la prise,
Que t’offre le vent.
Vole avec la brise,
Pars avec le vent.
Vole,
Vole.
La balançoire rugit,
Toujours plus fort,
Toujours plus haut,
Touche les nuages,
Flotte avec eux.
Et empoigne la prise,
Que t’offre le vent.
Vole avec la brise,
Pars avec le vent.
Vole,
Vole.
Te reverrais-je un jour,
Toi et ta balançoire ?
Vous vous êtes envolées,
Telles des oiseaux,
Des oiseaux.
Emportées par le vent.
Par l’air.
Le souffle.
La vie.
Marie DERLEY est une auteure belge, poétesse du dimanche et des autres jours aussi, passionnée notamment par les formes de poésie brèves telles que le haïku, le tanka, le pantoun, le quatrain. Elle a été sélectionnée par diverses anthologies et diverses revues en français et en anglais et a reçu divers prix honorifiques. Après un diplôme de master en histoire de l’art de l’Université de Liège et un diplôme de bachelier en droit de l’Université Saint-Louis de Bruxelles, elle travaille au vingt-cinquième étage d’une tour de verre à Bruxelles, sauf en cas de pandémie.
Elle aime l’humour insouciant, la légèreté, l’harmonie des mots, la musique des syllabes, la couleur des idées, la peinture, la sculpture, les voyages et les boucles d’oreilles.
Elle aime écrie parce que Écrire fait exister plus.
Une chanson, c’est un air qui fait vibrer le poème, c’est une histoire qui fait résonner la musique.
Bibliographie :
Les ficelles de nos cerfs-volants
C’était le soir du premier mai
je vivais d’air pur et d’eau claire.
D’air, c’est sûr je n’en manquais guère
et je le partageais avec qui me plaisait.
Cette année-là, dans l’air du temps
l’heure était au vagabondage.
Cet homme et moi sur le rivage
nous dirigions nos cerfs-volants dans le couchant.
Le bonheur semblait si léger
qu’il semblait prêt à s’envoler.
On cheminait dans le vent froid.
Nous ne cessions pas de tirer
les ficelles de nos jouets
qui fuyaient dans le ciel en cisaillant nos doigts.
Nos deux cerfs-volants bleus et verts,
quand nos ficelles s’emmêlaient,
pour les démêler il fallait
danser un tour à l’endroit, un tour à l’envers.
Le bonheur semblait si léger
qu’il semblait prêt à s’envoler.
Au loin deux fillettes chantaient
une chanson aigüe légère.
Leurs voix s’élevaient dans les airs
comme les nuages où elles se perdaient.
Bien plus haut que nos cerfs-volants
des avions en passant biffaient
les nuages de longs traits blancs.
Nos regards les suivaient plus loin qu’il ne fallait.
Le bonheur semblait si léger
qu’il semblait prêt à s’envoler.
Le bonheur semblait si léger.
Nous l’avons laissé s’envoler?
Merci pour cette bonne nouvelle. Je suis étudiant à Neuchâtel en Suisse. J’aime chanter, c’est ma passion, j’écris aussi. J’ai participé à l’émission The Voices Kids 5 en France en 2018, j’avais 15 ans. J’ai été finaliste en Suisse à l’émission Kids Voice tour en Suisse en 2016 , j’avais 13 ans.
Page Instagram de Nassim
J’ai besoin d’air
Je regarde nos vies en silence
Où sont ces années d’insouciance
Ces voyages que l’on faisait
Et ces baisers qu’on se donnait
J’voudrais danser dans la lumière
Sans avoir peur de ces barrières
Crier le plus fort que je peux
Et retrouver ces jours heureux
Refrain
J’ai besoin d’air
J’me sens sous terre
J’veux respirer la vie
Le jour comme la nuit
On se dit que demain
Sera mieux que ce matin
On continue de croire, de croire
Qu’on va se revoir , revoir
J’ai besoin d’air
J’me sens sous terre
J’veux respirer la vie
Le jour comme la nuit
Tout ces mots que j’ai pu écrire
J’aimerai te les dire
L’impression que je les enferme
Par pudeur … pourtant je t’aime
J’veux pas être une ombre dans le décor
Caché sous des non dits que l’on soupire
On se préserve et c’est un tort
On fait comme ça …pour ne rien dire
Tu ne sais pas comment me dire
Ce mur entre nous… fait de silence
J’ai l’impression que ça empire
On a besoin d’une seconde chance
On s’était dit de tout se dire
Et par amour on tait nos mots
Je lis tes yeux, ils parlent, c’est pire
Où est l’amour, celui qu’on respire
L’écriture est pour moi une quête continue de moi-même, du bien-être, de la liberté; une fenêtre ouverte sur la plénitude, un moyen de m’évader.
Comme un chercheur d’or infatigable, je suis toujours à la recherche de ce mot, de cette image, de cette note qui pourra apporter un sens à mon existence, réinventer la beauté, renouveler les folies de l’enfance.
J’écris pour habiter l’errance, puisqu’il y a encore des mondes à découvrir, des rêves à arpenter, des désirs à butiner.
Ma participation à cette 15ème édition de Chansons sans Frontières est ainsi un pas de plus dans le fabuleux et ininterrompu voyage vers la lumière. Je félicite et remercie les membres organisateurs de cette belle initiative qui est comme un pont jeté par-dessus les frontières pour que vive la fraternité.
Carlynx a été lauréat de la Mention Dis-moi dix mots de la 12ème édition avec le texte « Le langage universel ». Né en Haïti le 7 mars 1994, Elbeau Carlynx est un amoureux de l’art, des lettres, de la musique qui consacre son temps entre la poésie, l’enseignement et la philanthropie.
Fenêtres ouvertes
Dehors il y a un soleil de gel
Des oiseaux fous qui arpentent le temps
Il y a la mer qui berce le ciel
Les allées vides des cris des enfants.
Dehors il y a les nuages nomades
Des papillons qui courtisent les fleurs
Il y a la beauté qui se balade
L’horizon qui recouvre ses couleurs.
Dehors il y a une aube nouvelle
Des chants de grillons et de tourterelles
Il y a des colombes sur les toits
Gaïa allègre qui reprend ses droits.
Dehors il y a les trottoirs muets
Les nuits qui s’étirent avec nonchalance
Il y a des épis d’étoiles en transe
La lune qui joue avec ses reflets.
Refrain
On a besoin d’air et de poésie
Pour changer nos racines solitaires
En ailes de vent, ailes de lumière
Partir à l’espoir, partir à la vie.
On a besoin d’air et de mélodie
Pour rythmer les pas de nos cœurs cloîtrés
Nos espérances longtemps confinées
Danser avec la soif, avec l’envie.
« Je m’appelle Irma LARROQUE-RAHARINANTENAINA. J’ai 38 ans et je suis originaire de Madagascar. J’habite à Mahajanga, une ville côtière au nord-ouest de la Grande île et je travaille dans une entreprise spécialisée dans les énergies renouvelables.
La passion de la lecture et de l’écriture m’est venue assez tôt, en écrivant pour mes camarades de classe. J’ai ensuite raconté, dans un carnet secret, ma vie et ma vision du monde.
En 2019, j’ai eu la chance de partager cette passion à travers une histoire courte pour enfant qui aujourd’hui fait partie du livre « Diary Nofy » (Un Journal des rêves, livre destiné aux enfants des écoles rurales malgaches).
Et puis, il y a la musique…j’écoute, je chante, je joue…car un très beau proverbe malgache dit : « un travail effectué en chantant sera achevé sans même qu’on s’aperçoive de la lourdeur de la tâche ».
Merci CSF ! Cette mention est, pour moi, un bel encouragement pour continuer d’écrire ».
Emmène-moi
Belle est la rosée du matin,
S’en vont les ailes de nuit et les lutins.
Le jardin des fleurs se réveille
L’aurore passe la main au soleil.
La belle tzigane chante l’amour
Dans sa caravane, et l’ oeil du jour
Souffle un rideau de lumière,
Dit « bonjour » aux habitants de la Terre.
Refrain
Emmène-moi, emmène-moi
Vivre nomade dans ton pays
Loin de chez moi, au bout du monde
Sentir le parfum de la vie
Et des âmes libres, vagabondes,
Car elle est belle la vie,
Fleurie de rêve aussi grand
Comme un recueil de poésie
Qui livre tous nos sentiments.
Belle est la couleur du ciel,
Bleue de Sahel, aquarelle
Les nuages dansent au fil du vent,
La Terre renaît : c’est le Printemps.
La petite Hana chante la paix
Devant sa tente de réfugié ;
La petite Salwa rit aux bombes,
Vienne vienne blanche colombe !
Refrain
Belle est la nuit étoilée
Aux poussières de la voie lactée,
Des lyrides filent par milliers,
Enchantent nos vœux de liberté.
Le soleil a éteint ses feux,
Dors ma petite Planète bleue,
Demain, un nouvel air soufflera,
Advienne advienne que pourra !
Refrain
Me voici, déambulant mystérieusement dans les rues de Helsinki et me rendant subitement compte que j’ai atteins la barre emblématique des trente ans sans ressentir la moindre difficulté. J’ai tout de même constaté une nette amélioration de mon palais pour les délices viticoles.
Fils d’un chef d’orchestre qui a la particularité de n’avoir jamais joué aucune de ses œuvres, pas même de les avoir écrites, se contentant humblement de les meumeumer en fabriquant des tables dans un atelier. Je me suis fait pour devoir de prolonger son œuvre.
J’ai alors composé des grandes symphonies égoïstes, bien à l’abri des autres. Je les perfectionnais et les oubliais un peu. Et puis un jour, j’ai décidé de les traduire sur le papier avec des mots. La musique m’est centrale. Celle de l’eau et de la respiration, celle des feux tricolores et des brises-glace. Alors j’écris, poèmes, nouvelles, pièce de théâtre, scénario et bientôt, peut-être si je ne me laisse pas distraite par les mouettes, un bon roman. Il est même arrivé, une fois, qu’une chanson se glisse au milieu de mes vaguelettes de mots.
Je travaille dans mon coin et parfois on m’encourage, on me pousse un peu. Chansons sans frontières souffle dans mon dos avec ce prix. Alors, que voulez-vous ? Je profite de ce coup de pouce, j’attache ma ceinture et je me laisse un peu guider. C’est agréable, parfois.
L’âme en balade
J’ai quitté cette carcasse pour décoller au loin
De ce corps où rien ne s’passe, j’en avais bien besoin
Voler sans ailes, moi l’Âme, ça j’sais bien le faire
J’suis partie en sifflant à cheval sur les courants d’air
Ce n’était pas contre ce corps
Mais moi j’aime buller dans les airs
J’ai bien sûr quelques remords
Mais j’aime les balades solitaires
So-li-taires
J’ai valsé avec le Foehn en tutoyant les névés
Au banquet éolien, j’ai siroté des nuages bien frais
Mille invités vaporeux m’ont caressé la joue
Enivrée des fragrances, j’avais du mal à tenir debout
Ce n’était pas contre ce corps
Mais moi j’aime buller dans les airs
J’ai bien sûr quelques remords
Mais j’aime les balades solitaires
So-li-taires
Si seulement ce bon vieux corps avait vu tout ça
Il aurait compris pourquoi, moi j’préfère être là
Les plaisirs aériens ont vraiment plus fières allures
Que les terriens rêvant, coincés entre quatre murs
Ce n’était pas contre ce corps
Mais moi j’aime buller dans les airs
J’ai bien sur quelques remords
Mais j’aime les balades solitaires
So-li-taires
Disons que c’est la deuxième année que je participe à ce concours. C’est pas mal comme progrès de recevoir la mention spéciale du prix jeune public cette année contrairement à la première année où je n’avais rien eu. Et il faut préciser que je ne m’attendais à rien en écrivant ce texte, c’était juste pour le plaisir, car j’avais l’idée que j’allais me fondre dans la masse vu le nombre hallucinant des jeunes des quatre continents qui participent à ce concours. Donc, quand la nouvelle est tombée comme une avalanche après une journée au soleil noir, j’ai souri jusqu’aux oreilles, et j’ai eu les papillons dans les yeux.
Mon rapport à l’écriture est vaste mais se résume en quelques mots ; c’est un exutoire où les mots déambulent dans ma tête pour que je leur donne la vie, à cause d’une enfance floue… donc j’écris parce que le monde et ses problèmes nous concernent tous. C’est ce que d’ailleurs a dit ce poète, Adonis Ali Ahmed :
« La vraie création, c’est le questionnement du monde. C’est ce que permettent les mots. La plus belle question que m’a posé un poème, c’est qui suis-je ? »
C’est ainsi qu’est né le texte Franchir, avec l’idée de ce qui se passe de souffreteux à l’est de la RDC et ce que certaines personnes subissent au quotidien dans le monde entier.
Tout comme l’écriture, j’ai un faible, une boulimie pour la musique -surtout la rumba congolaise. Parce que c’est un des arts qui transcende le jeu des frontières. Je l’écoute quand je marche, me lave, me saoule la gueule et dors ; elle fait partie de ma vie. Je crois qu’elle est une maman avec sa berceuse et moi un bébé turbulent au fond du berceau qui suit le fil rouge doigt dans la bouche. Eh non ! dans le nez.
Je remercie toute l’équipe de Chansons sans Frontières d’avoir organisé ce concours. Et je continuerai à bosser car on n’atteint pas la perfection en écriture. On rame. Toujours.
FRANCHIR
On cherche la trace de souffle humain
Tracé à l’équerre de nos certitudes
A travers vos visages, vos gestes
On le cherche sans relâche
Comme un trésor caché dans le désert
Nous sommes à la rue
A peu près sous vos ailes, vos vues
Dénotant la méfiance, parfois la tristesse
Une tristesse, et puis c’est tout
Et pourtant, on a
Refrain
Besoin d’air comme franchir
Une limite, danser sous la pluie de joie
Boire l’eau fraiche pour un corps fatigué
On a besoin d’air, on a besoin d’air
Tous ces rebelles qui violent et nous
Et nos filles
Toutes ces guerres
Ces morts ordinaires
Qui éventrent Beni nuits et jours
Font de nous des gazelles courant
Moutons allant à l’abattage
Mettant feu sur nos terres et projets
Tous ces rebelles, ces charniers ordinaires
Mettent en nous un refrain des âmes blessées
Besoin d’air comme mettre
Fin à cette barrière,
Cette différence du corps, de la peau,
De mots, de pays, cette différence
Qui mettent l’huile sur le feu, au lieu d’être
Un joyau, une graine porteuse de vie
On a besoin d’amour quels que soient
Nos différences, besoin de vivre ensemble
Pour que disparaissent nos barrières
Quand nos lumières s’embrassent
L’infolettre CSF-Monde est mensuelle. Vous serez informés des différentes étapes du concours (conseils pour écrire, liens, infos, ateliers, lauréats, remise de prix,…) et des tournées des artistes ambassadeurs. L’occasion de rencontrer l’équipe de Chansons sans Frontières dans votre pays.