Ma Campagne à la Carte »2, la récolte a commencé !

Le 29 mai 2020 à 00:00

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Journal de bord du projet Ma Campagne à la Carte
le 29 mai

Rencontre avec M.Guillemot, le maire de Jort

Grand, mince, l’œil vif et plein d’esprit, le maire nous accueille en prenant le temps d’initier les ignorants que nous sommes à quelques-uns des secrets et des beautés de sa commune.

« Ici, on creuse, on trouve ! » Jort est un village classé et site archéologique riche de restes romains et plus anciens. A la mairie, une vitrine montre des céramiques romaines trouvées dans les jardins des habitants et surtout, une pierre calcaire représentant le dieu Mirtha, dieu perse apporté par les romains puis interdit car son culte devenait trop important. Sculpté sur une belle pierre calcaire (pierre de Caen) retrouvée à Jort lors de travaux routiers. Une statue de vierge allaitante (aux seins nus) a aussi été retrouvée dans la terre du cimetière.

Les habitants et leurs activités

A Jort, il y a 300 habitants dont une centaine de moins de 20 ans. Beaucoup travaillent en ville ou à l’extérieur du village. La mairie essaye d’attirer des jeunes pour qu’ils s’installent , d’où les offres de terrains à bâtir.

Au village, 1 micro-crèche associative (10 enfants) et une école qui fonctionne avec Vandoeuvre et Courcy et accueille 60 enfants environ. Une école maternelle toute neuve a été construite en même temps que la crèche.

On rencontre le cantonnier, Sébastien Canonne, très souriant et bien occupé. Il est en charge de l’entretien de tous les espaces verts, de la station d’épuration et conduit le bus scolaire pour le ramassage des enfants et les trajets à la cantine.

Les fêtes

Il y a aussi une salle des fêtes et un comité des fêtes ; un vide-grenier le 1er dimanche de septembre, ou il vient beaucoup de monde. En 2017, la mairie et le comité ont organisé une fête mémorable, la Fête de la moisson avec un carrousel ancien, composé de sujets en fer blanc, magnifique. Il s’appelait « Chez René, ça tourne » car il était monté et tournait sous l’œil expert et attentif de René. Ce carrousel a été volé et la mairie en a acheté un autre qui est en restauration, moins ancien, moins joli mais carrousel tout de même !

La balade au bord de la rivière

On part en balade le long de la Dive, après avoir vu le vieux lavoir restauré, à côté du pont. Sur ce parcours, on suit un chemin néolithique qui a ensuite été emprunté par les gaulois puis les romains et allait de Vieux la Romaine à Exmes dans l’Orne (chemin balisé). Il fait frais, les herbes sont hautes, l’eau est abondante. Tout le long de la rivière, d’un côté sont les jardins qui descendent en pente douce des maisons vers l’eau, grands jardins, chacun avec sa personnalité, son charme ; potagers, herbage à chevaux, jardins d’agrément, vergers. Ici ou là un petit banc permet de contempler la rivière, l’horizon et les herbages et champs de l’autre côté. De grands et vieux arbres bordent le cours d’eau. Ils sont souvent en mauvais état, plein de gui ou bien cassés, abîmés par les tempêtes et le vent.

Suivre la rivière nous emmène à un endroit où la rivière s’élargit, se divise et forme un ilot. C’est un ancien passage à gué. C’est là qu’une division polonaise a traversé pendant le débarquement. Là, un monument a été installé et l’espace aménagé pour des pics-nics. Un vieux lavoir a été aussi semi restauré.

Jort, une commune pleine de surprises et d’histoires

L’héritage de Pierre et Odette Auger. Le père de M. Auger était le boucher du village. Son fils Pierre est devenu homme d’affaires dans le commerce du vêtement et n’a jamais vécu à Jort. En 2010, une lettre d’un notaire d’Annecy est adressée à la mairie et nous informe que ce monsieur lègue la moitié de ses biens au village dont 2 appartements à Annecy et à Paris.

Et voilà le maire et son conseil municipal embarqués dans une drôle d’aventure, vider 2 appartements restés « dans leur jus », de personnes qu’ils n’ont jamais connu, emplis de tous les objets et détails de l’intimité. Odette Auger était peintre et le couple très sensible à la peinture. Les conseillers retrouvent ainsi de nombreux documents d’expositions visitées, des tableaux et lithographies , entre autre de Georges Roudneff, un artiste peintre moderne d’origine russe et de très nombreux carnets de dessins et tableaux d’Odette Auger.

Au village, la délégation rapporte meubles et objets des appartements pour une grande vente aux enchères ouverte uniquement aux habitants. Grâce à ce legs , la commune a pu construire une école maternelle, une micro –crèche, , acheter 2 logements mis en location. Après le vol, un autre carrousel a été acheté et est en restauration. Il est un peu la marque de fabrique des fêtes du village de Jort.

La Safranière de la Venelle du Moulin

On est accueilli par Isabelle Specq. Les Specq sont arrivés en 2012 de Morteaux où ils se consacraient exclusivement à l’élevage de porcs et ont installé la culture du safran. Un besoin de diversifier leur activité, d’être plus en lien avec les gens, avec la terre les amène à ce choix : une safranière et des chambres d’hôtes, inaugurées en 2019.

Dans la culture du safran, tout est manuel . Pas de machines mais un travail précis, régulier sans engrais ni pesticides. C’est une culture traditionnelle et très ancienne qui avait peu à peu disparu dans la région. Pour une bonne floraison, il faut une terre légère et bien drainée et des nuits fraiches voire froides (jusqu’à -8°). 90% de la production est vendue sur place. La safranière se visite sur RDV et propose un petit magasin de produits dérivés : miel, confitures, thés,…

La récolte se fait en octobre et le couple fait alors appel à des habitants des alentours pour le coup de main et le minutieux travail d’émondage (récolte des pistils) . Tout se fait dans une atmosphère conviviale, chaleureuse même si le travail est rude. https://www.safran-venelledumoulin.fr/

L’atelier des objets qui racontent, un atelier de curiosités

C’est Mathieu qui nous accueille dans son atelier surmonté d’une énorme tête de sanglier mâle empaillé. Atelier ? Est-ce vraiment le mot pour ce lieu plein de charme et qui va nous conduire d’étonnements en surprises. C’est un atelier certes. On y voit outils, petites machines, boites de vis, clous et autres fournitures du parfait bricoleur. Mais il y règne une ambiance toute particulière. Le plancher de bois, les meubles anciens chinés çà et là, des mises en place d’objets, de meubles dessinent de petits univers insolites. Si l’on ouvre les portes d’une vieille vitrine de bois, là, dans le formol dorment un vers ténia, des serpents et autres bestioles étranges… En face, une fausse cheminée, des fauteuils, un tapis…

Mathieu cherche à créer des décors à la fois évocateurs et anachroniques, bizarres, pour inviter au voyage imaginaire. Des objets qui font un peu peur, qui sont beaux, utiles ou inutiles, étranges et vont susciter les questionnements, point de départ des récits. Il met en avant certaines pièces, certains objets, crée des compositions et attache de l’importance aux matières.

Mathieu a pensé cet espace pour des fonctions diverses. Il veut créer un « espace fiction », avec des atmosphères et espaces différents, où les objets conduiraient à raconter, se raconter, faire raconter … des histoires. Derrière la cheminée, un autre espace sera réservé à des évocations historiques des 2 guerres mondiales dans la région, en lien avec des objets collectés. Loin de la démarche d’un musée, cet atelier se veut vivant, en mouvement, changeant au rythme des visiteurs, des récits et selon l’imaginaire et les collectes de son créateur.

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